Festival du premier roman. Découvrir la jeune création littéraire

Publié le 07/05/2015 par Jasmine Viguier
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Sans cesser de se questionner pour évoluer, le festival du Premier Roman et des Littératures contemporaines de Laval affirme l’importance de ces lieux où les débuts sont valorisés et où commencer va de pair avec continuer. Retour sur une manifestation qui, depuis 1992, s’attache à promouvoir la jeune littérature contemporaine.

Sans cesser de se questionner pour évoluer, le festival du Premier Roman et des Littératures contemporaines de Laval affirme l’importance de ces lieux où les débuts sont valorisés et où commencer va de pair avec continuer. Retour sur une manifestation qui, depuis 1992, s’attache à promouvoir la jeune littérature contemporaine.

À l’heure où publier relève souvent d’un long parcours et où rien n’assure qu’un premier texte soit repéré par le public, le festival du Premier Roman et des Littératures contemporaines de Laval valorise le premier roman comme un chef-d’œuvre potentiel et met un point d’honneur à suivre, voire accompagner, les jeunes auteurs découverts.

Chaque année, seize primo-romanciers sont ainsi invités durant quatre jours pour rencontrer leurs lecteurs à l’occasion de cafés et gourmandises littéraires, tables rondes ou lectures dans la ville.

Lorsque la libraire Suzanne Bussy crée le festival en 1992, le « label » premier roman commence à émerger. L’idée de faire découvrir à travers eux la jeune création littéraire contemporaine s’impose dans les esprits, et l’association Lecture en Tête est constituée dans la foulée. « Le festival veut sensibiliser le public aux premiers romans. Il est difficile de faire confiance à un premier livre ou en tout cas à éveiller la curiosité, explique Céline Bénabes, directrice de l’association. Le primo-romancier est un auteur à part entière – qui commence son parcours de publication certes, mais souvent c’est un faux début.
Son parcours d’écrivain, lui, a déjà commencé. »

Les auteurs sont sélectionnés cinq à six mois avant le festival par un jury de lecteurs et, « ce que je trouve formidable, c’est la capacité des lecteurs de premiers romans à s’émerveiller, à rester dans une optique de découverte, de recherche de pépites, poursuit Céline Bénabes qui ajoute, amusée :

« Qui se souvient aujourd’hui que Voyage au bout de la nuit et Bonjour tristesse sont des premiers romans ? » - Céline Bénabès (directrice du festival du premier roman)

Au bout d’une quinzaine d’années, le besoin d’accompagner dans la durée l’émergence de nouveaux auteurs se fait jour.

Lecture en Tête met alors en place, à partir de 2009, une résidence d’écriture permettant à certains auteurs passés par le festival de se consacrer à un projet tout en (re)nouant des liens avec le public sur le territoire mayennais. L’écrivain Wilfried N’Sondé, invité au festival en 2008 pour son premier roman Le Cœur des enfants léopards, a ainsi été accueilli en résidence d’octobre 2014 à mai 2015. Venu pour commencer un nouveau roman, il a été amené au gré des rencontres à déplacer son écriture vers la bande dessinée et le théâtre.

En 2012, toujours avec cette idée de « compagnonnage », l’association crée le prix du deuxième roman, destiné à distinguer le second livre d’un auteur remarqué par le festival. « Beaucoup de primo-romanciers nous disent que ce n’est pas le premier roman le plus difficile, mais le deuxième, explique Céline Bénabes, c’est pour cela que nous avons voulu créer ce prix, pour faire sortir du lot un auteur en train de faire œuvre. »

Le jury, présidé par Sorj Chalandon, a récompensé cette année Lucile Bordes pour Décorama publié chez Liana Lévi en 2014.

Enfin, parrainée par l’écrivain tunisien Yahia Belaskri, l’édition de mars 2015 a marqué une étape dans l’évolution du festival. D’abord son titre augmenté : le festival du Premier Roman est devenu le festival du Premier Roman et des Littératures contemporaines, puis l’invitation, aux côtés des primo-romanciers, d’un certain nombre d’auteurs confirmés parmi lesquels François Vallejo, Tahar Bekri, Philippe Forest..., attestent de la volonté d’élargir la manifestation en replaçant la jeune création littéraire dans cet ensemble plus vaste qu’est la littérature contemporaine.

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