Morgane Saysana, traductrice littéraire

Publié le 24/09/2016 par Guénaël Boutouillet
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 De Guns N’ Roses à la littérature contemporaine : le chemin d'une anglophile vers le métier de traductrice littéraire.

Cette jeune nantaise traduit de l'anglais et l'allemand vers le français. À son bureau, elle navigue entre pupitre, ordinateur et dictionnaires bilingues, et travaille sur des livres que vous ne connaissez sans doute pas encore. De la littérature américaine et anglo-saxonne - Kate Braverman, Jerry Stahl - pour de « petits » éditeurs pointus et novateurs, de ceux qu’on dit « émergents », représentatifs du récent renouveau de l’édition littéraire française : è®e, Passage du Nord-Ouest ou Agullo.

Sa vocation, une passion, est née de son affinité pour la pop et le rock de son adolescence suivie de la découverte des classiques durant ses études secondaires, comme Steinbeck ou Faulkner et leur traducteur Maurice-Edgar Coindreau.  

Elle suit alors un parcours universitaire : « J’ai été formée à la fois de façon académique grâce à des études approfondies de langues (anglais, allemand, une touche de chinois et d’italien) doublées d'un cursus de traduction d'édition (Master 2 de Traduction d’édition à l’Université d’Orléans – La Source), et de façon plus intuitive et informelle au fil de mes voyages, de mes rencontres et de mes affinités littéraires et culturelles. »

La traduction est donc devenue, par conjonction d’envies, d’opportunités et de travail aussi acharné que joyeux, son métier. Dès lors, la passion qui anime Morgane doit se chiffrer en feuillets d’imprimerie (équivalant 1500 signes, en lignes « pleines »ou « creuses »). Traduisant en moyenne trois livres de 300 pages (soit 500 feuillets par livre) dans l’année, pour une rémunération de 20 à 22 euros par feuillet (19 euros étant le minimum « syndical »préconisé par l’ATLF), il ne faut pas chômer . D’où le confort paradoxal de traduire souvent plusieurs projets simultanément car, selon Morgane, la fiction et la non-fiction se complètent dans les efforts qu’elles demandent.

« Je tâche de traduire au minimum 150 feuillets par mois puis de garder quelques semaines pour les différentes étapes de relecture. »

Le traducteur doit être précis en restant fidèle à la fois au texte et à l’esprit de l’auteur. Cela demande un travail délicat et laborieux dans lequel « on doit se jeter corps et âme, engager toutes ses synapses, toute son énergie pour parvenir à la version française la plus juste possible».

Il existe une association des traducteurs, fort active (voir les liens ci-dessous) car il y a toujours beaucoup à faire pour la reconnaissance de cette activité unique de lecteur (« le traducteur est le premier et le meilleur lecteur du texte de littérature » selon B. Hoeppffner), de passeur, et de fabricant.

La formation de Morgane Saysana

Formation de traduction et interprétation trilingue (anglais, allemand, français) à l'IPLV (Institut de Perfectionnement en Langues Vivantes), école de traduction dépendant de l'Université Catholique de l'Ouest, à Angers

Master 2 de Traduction d’édition à l’Université d’Orléans – La Source

Formations recensées par l'ATLF (association des traducteurs littéraires de France)

Les formations initiales

Les formations post-universitaires