Maxime Le Dain, traducteur de bandes dessinées

Publié le 27/11/2017 par Patrice Lumeau
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Maxime Le Dain, anglophile au service des comics, traduit en français des bandes dessinées écrites en anglais américain.

L’entourage familial, où on n’hésitait pas à lire les Marvel et autres ouvrages illustrés, a eu une influence forte sur sa vocation. Il devient traducteur après des études d’anglais. Le hasard des rencontres a aussi été un levier non négligeable. Maxime a intégré ce monde du « strip » grâce à Edmond Tourriol, traducteur de Walking Dead, et l'un des fondateurs du studio de comics Makma.

Pour exercer cette spécialité au sein du métier, en plus de la parfaite maîtrise de l’anglais, il faut avoir une connaissance aiguisée de l’univers de la BD américaine et connaître les codes du genre, bien au-delà des « Shebam ! Pow ! Blop ! Wizz ! ». En anglais « un flingue fait bang contre pan en français ». De plus, traduire de la BD implique une contrainte graphique. Quand il travaille sur Locke & Key, de Joe Hill et Gabriel Rodriguez,  il doit tenir compte du « coefficient de foisonnement » car l’espace occupé par le français est estimé supérieur à 25% de celui occupé par l’anglais. Chaque phylactère peut devenir un casse-tête.

En France, la quasi exclusivité de la production vient des États-Unis via deux  éditeurs, Panini Comics et Urban Comics. Maxime travaille avec ces deux grands par l’intermédiaire de Makma, studio de création et d’adaptation de comics.

Le traducteur BD est payé à la page quel que soit le volume de texte sur la dite page. Pour en vivre, une vingtaine de pages traduites par jour s’imposent, soit un épisode de comics. Un rythme soutenu est donc nécessaire.

Aujourd’hui la profession acquiert enfin une reconnaissance : le traducteur commence à apparaître dans les crédits de l’ouvrage. Ce métier de niche est en train de se  libérer de l’image de tâcheron qui lui colle à la peau. Et si la profession commence à se structurer déontologiquement, c’est dû à la place grandissante des comics dans le neuvième art et au-delà.

Formation

S’il n’y a pas de parcours typique pour devenir traducteur de bandes dessinées, une belle maîtrise de la langue traduite est nécessaire via un cursus universitaire classique en langues, avec une spécialisation en traduction. Il faut ensuite intégrer le réseau de la bande dessinée. On estime en France le nombre de traducteurs BD inférieur à 50 personnes. 

En région, il existe les formations universitaires classiques de traduction.

Les pistes après bac sont nombreuses au niveau national.

Les écoles de traduction : Esit et Isit

Le site de l’ATLF, l’association des traducteurs littéraires de France, est bien documenté. 


Biographie de Maxime Le Drain