Lauréline Lamy, conductrice offset

Publié le 20/08/2020 par Clément Le Priol
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Lorsqu'on imagine le coeur battant et palpitant d'une imprimerie, c'est à eux que l'on pense, les conducteurs offset, les maîtres précis et attentifs de ces monstres de métal et d'encre que sont les presses offset modernes.

Lauréline Lamy, trente ans, a suivi le parcours classique : bac professionnel puis BTS, où elle a étudié à la fois le graphisme et l'impression pour bien comprendre les enjeux de la chaîne de production. Mais pour elle, « on devient conducteur en pratiquant ». Son maître de stage le lui expliquait bien : « Fais le plus d'erreurs possible maintenant, car tu as l'excuse d'être jeune et apprentie. »

C'est ce rapport précieux, quasi intime, que le conducteur entretient avec sa presse, qui ressort du discours de Lauréline Lamy : « La machine a ses caprices, et d'une machine à une autre, ce ne sont pas forcément les mêmes ; le papier aussi, qu'il fasse humide, sec, froid ou chaud, les réglages ne sont pas les mêmes. »

"Conducteur est de toute évidence un métier de l'oeil mais aussi de l'oreille"

« un “clap clap” peut venir d'un blanchet détendu, un “fsshh” trop fort dans les batteries d'encrage veut dire qu'il y a trop d'encre et qu'il va y avoir un problème, un “griii griii” veut dire qu'il est temps de graisser la machine… » Le quotidien du conducteur commence par la prise de connaissance des dossiers, d’abord ceux qui imposent un lourd façonnage, puis les dossiers urgents. Sortir les plaques puis attaquer l'impression. Si la technologie (de pointe) aide aujourd'hui largement la conductrice, la sensibilité de l'oeil et l'expérience empirique demeurent primordiales. Il faut aussi savoir jongler avec les temps d'attente qu'impose le séchage d'un recto, par exemple, pour préparer le dossier suivant. La fin de journée est le temps du lavage (automatique) et de l'entretien du matériel : « les blanchets (matière caoutchouteuse qui transfère l'image sur le papier), les cylindres (qui appuient le papier sur le blanchet) et les rouleaux d'encrage… » Lauréline Lamy, bien que jeune conductrice offset, garde beaucoup d'espoir en l'avenir : la constance de l'impression papier dans certains domaines, le retour du made in France, ou encore le développement du tirage numérique qui favorise les petits tirages sont autant de preuves pour elle de l'avenir de la profession.

Lauréline Lamy est en poste à l'imprimerie Parenthèses, une SCOP nantaise installée depuis 1982.

 

Formations

Bac+2

• BTS Études de réalisation d'un projet de communication, option études de réalisation de produits imprimés – Grafipolis, Nantes

BAC+3

• Licence professionnelle Métiers du design, parcours management de projets en communication et industries graphiques – Université de Paris-Est Marne-la-Vallée

Formation continue

• CQP Conducteur de machine à imprimer d'exploitation simple offset – Fodé Ouest, Le Mans (fiche d'information)