Catherine Grall, médiatrice culturelle en entreprise

Publié le 04/11/2016 par Alain Girard-Daudon
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Faire lire en entreprise, tel est l'objectif que s'est fixé Catherine Grall en 1997 lorsqu'elle prend son poste de médiatrice culturelle à l'ACENER (aujourd'hui Cezam Pays de la Loire), regroupement régional de comités d'entreprise. 

Avec Joelle Nicolas, sa collègue d'Angers, il s'agit de convaincre les élus des comités d'entreprise (CE) d'organiser un prix des lecteurs. De prévoir ensuite un budget d'achat pour les livres et de désigner pour chaque CE une personne responsable. Les salariés peuvent parfois être un peu déroutés par le choix des livres, mais l'enthousiasme et le plaisir des découvertes l'emportent. 

Ils sont une vingtaine de CE à participer au début de l'aventure. Ils sont aujourd'hui plus de cent ! En région, 2154 lecteurs ont voté en 2015 avec les bibliothèques, lycées professionnels et centre de détention de Nantes et maison d'arrêt d'Angers.  Et le prix prend une dimension nationale, avec plus de 3500 votants.

Une dizaine de livres sont proposés à la lecture.

Comment s'opère la sélection, Catherine ? Nous commençons en janvier, avec une petite équipe de bibliothécaires et documentalistes de Nantes et d'Angers, à fureter dans les librairies, à lire des services de presse, et cela se termine début septembre, avec les premiers titres de la rentrée. Les critères : des auteurs pas encore connus, des éditeurs petits ou moyens. Nous n'explorions au départ que la littérature francophone. Nous avons élargi nos choix à l'Europe toute entière.

La sélection faite, chaque CE en achète une ou plusieurs, et commence une année de lectures, d'échanges, de réunions improvisées à l'heure du déjeuner à parler des livres  qu'on a aimés ou pas, mais qu'on a lus. Des rendez-vous réguliers s'instaurent, des temps forts aussi avec les venues d'auteurs, qui laisseront  à chacun de grands souvenirs, l’apéro littéraire de fin de saison.

Si l'impact culturel et social est évident, l'économique l'est aussi. Les CE se fournissent auprès des libraires de leur ville, et les éditeurs sont attentifs à ce prix qui a gagné en notoriété. Tous les acteurs du livre sont concernés. C'est pourquoi la Ville, la Région, la DRAC apportent leur soutien.

Ce prix des lecteurs qui aura bientôt vingt ans est une incontestable réussite. Il touche un lectorat en majorité féminin et cinquantenaire. Le seul regret de Catherine est peut-être là: la difficulté de toucher, dans les entreprises, un public plus jeune.

 

Quelle formation ?

Catherine Grall n'a pas suivi de formation particulière pour être médiatrice en entreprise. Après une licence d'anglais, elle est libraire chez Dialogues à Brest. Elle passe ensuite un Capes de documentaliste et entre à l'ACENER à Nantes.