Anne Maizeret, agent d’auteurs

Publié le 27/11/2017 par Claire Loup
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Anne Maizeret vient de prendre ses quartiers à Nantes pour y développer son activité d’agent d’auteurs (ou agent littéraire).

[mise à jour] Anne Maizeret a arrêté son activité en 2019.


Le rôle de l’agent d’auteurs ? « On est des marieurs », plaisante-t-elle pour expliquer cette position d’intermédiaire entre auteurs et éditeurs. Le but principal est de démarcher les maisons d’édition et de négocier les contrats. « C’est à nous de trouver LE bon éditeur pour LE bon auteur. »

Si certains agents travaillent en agences et d’autres en free-lance, tous sont en premier lieu des lecteurs car avant de prospecter les éditeurs, ils sélectionnent les manuscrits que les auteurs leur envoient et peuvent proposer un travail de réécriture si cela s’avère nécessaire.

Un agent n’est rémunéré que lorsque qu’il décroche un contrat à son auteur. Il touche alors une commission située entre 10 à 15% sur les droits d’auteurs, 20% pour les adaptations audiovisuelles et 20% pour les cessions de droits étrangers. 

Le parcours d’Anne rend bien compte du côté empirique de ce métier : « Je préparais l’agrégation d’Histoire quand je me suis rendue à une rencontre sur les métiers du livre organisée par ma fac », raconte celle qui décrochera dans la foulée un premier stage en maison d’édition. Beaucoup d’autres suivront.

« C’est en Angleterre que j’ai découvert le métier d’agent d’auteurs. » En effet, dans les pays anglo-saxons il est presque impossible d’être publié sans être représenté par un agent.

À Nantes, Anne a pris contact avec Impressions d’Europe, organisateur de festivals littéraires, ainsi qu’avec le collectif Sans Shérif et sa vingtaine de professionnels liés aux métiers du livre et de l’éditorial.  « Je n’ai pas de stratégie figée, ça marche au relationnel ; les choses se font souvent par capillarité, au gré des rencontres. J’ai aussi l’idée de démarcher les gagnants de concours littéraires. » En parallèle elle exerce une activité de co-agent (commerce de droits étrangers) depuis dix ans à Paris.

En France, cette activité est encore peu développée : les éditeurs français voient souvent d’un mauvais œil l’arrivée de ce tiers. « On marche sur un fil pour préserver la relation privilégiée auteurs-éditeurs », reconnaît Anne Maizeret. D’autre part, en France où la question de la rémunération est souvent taboue, l’agent en tant qu’intermédiaire irrite. « On a encore cette réputation de requins attirés par l’argent. Mais les choses bougent car on sert de premier filtre, on trie, on est un gage de qualité ; en somme on facilite la vie des éditeurs et des auteurs. »

Formation

La plupart suivent un cursus en édition ou métiers du livre avant de devenir agent, mais Anne prévient : « Les formations généralistes ne remplacent pas le terrain. Il faut faire de nombreux stages, travailler son relationnel. »

On peut citer notamment, parmi les formations existantes :