[Maison de la poésie] Farigoule Bastard, de Benoît Vincent

Publié le 07/12/2015 par Camille Cloarec (Maison de la poésie)
Farigoule Bastard
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Farigoule Bastard est un roman hors-norme. Inclassable. Foisonnant. Truculant. La trame en est faussement simple : Jean-Louis Bastard, berger, est invité à Paris à l’occasion de la rétrospective de son œuvre. Il quitte sa campagne, et se lance dans un voyage pour la Capitale – voyage dont il ne reviendra jamais.

Benoît Vincent s’amuse avec les codes et les genres littéraires. Les chapitres sont autant de "cycles" qui construisent la "geste" du personnage, hautement héroïque, dessinée à la manière des troubadours du Moyen-Âge. Certaines scènes rituelles, comme celle des adieux solennels, rappellent les récits initiatiques, tandis que la "Cène" et le "Purgatoire" convoquent la Bible et Dante.

Farigoule Bastard est donc tour à tour une épopée, un exode, une odyssée, cherchant à bâtir un mythe à portée universelle. Jean-Louis Bastard est une sorte de héros des temps modernes et ancestraux, qui rassemble en lui tous les lieux, les époques et les expériences.

L’écriture est à la hauteur de ce protagoniste kaléidoscopique. La typographie s’emmêle, rassemblant tous les types d’énoncés possibles – lettre, télégramme, dialogue, narration… Les narrateurs changent sans cesse, selon une polyphonie complexe et belle. Le dialecte de Farigoule Bastard père côtoie les termes botaniques les plus pointus, tandis que les passages lyriques succèdent au langage texto.
Cette formidable mosaïque est truffée de symboles. Les noms des personnages («  farigoule  », anciennement thym, révélateur de courage, ou encore «  Celle  », la femme aimée) et des étapes (le «  Col de l’Homme Mort  ») construisent une fresque déroutante et entraînante.

Avec ironie, Benoît Vincent prend le contre-pied de l’écriture dite régionaliste, et transforme ce berger sans âge en «  artiste intransigeant issu de l’underground haut-provençal  ». L’humour et le pathétique, la ville et la campagne, la tradition et la modernité, le fantasque et le quotidien se mêlent, et font de Farigoule Bastard un roman d’une originalité et d’une force novatrices.

Extrait :
Farigoule Bastard est le premier récit dont le personnage est le héros.
Farigoule Bastard est le premier récit biodégradable.
Farigoule Bastard est le premier récit régionaliste mais dans le bon sens du terme.
Farigoule Bastard est le premier récit nucléaire.
Farigoule Bastard est le premier récit antichar.
Farigoule Bastard est le premier récit antigiono.
Farigoule Bastard est le premier récit picaresque de vioques.
Farigoule Bastard est le premier récit sur pièce.
Farigoule Bastard est le premier récit encapsulé.
Farigoule Bastard est le premier récit multitâches.
Farigoule Bastard est le premier récit poly-insaturé.
Farigoule Bastard est le premier récit du samedi, daté vendredi.
Farigoule Bastard est le premier récit correctement impolitique.

Farigoule Bastard de Benoît Vincent, éditions Le Nouvel Attila
Photographie de couverture d’Alexis Berg
ISBN : 978-2-37100-013-1
176 pages
17€

Disponible à la bibliothèque de la Maison de la Poésie
2, rue des Carmes
44000 Nantes
Ouverte du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30
Tél : 02 40 69 22 32